Poème comme+soir - 35 Poèmes sur comme+soir


35 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : caecum caecums cama camai camaïeu camais camait camâmes camas camât came camé camée camées cames camés camus caquâmes côchâmes coma comas comité comma commas comme commet commis commit commît ...


En ces temps merveilleux où la théologie
Fleurit
avec le plus de sève et d'énergie,
On
raconte qu'un jour un docteur des plus grands,
Après
avoir forcé les cœurs indifférents ;
Les
avoir remués dans leurs profondeurs noires ;
-
Après avoir franchi vers les célestes gloires
Des
chemins singuliers à lui-même inconnus,
les purs esprits seuls peut-être étaient venus, -
-
Comme un homme monté trop haut, pris de panique,
S
'écria, transporté d'un orgueil satanique :
Jésus
, petit Jésus ! Je t'ai poussé bien haut !
Mais
, si j'avais voulu t'attaquer au défaut
De
l'armure, ta honte égalerait ta gloire,
Et
tu ne serais plus qu'un fœtus dérisoire !

Immédiatement
sa raison s'en alla.
L
'éclat de ce soleil d'un crêpe se voila ;
Tout
le chaos roula dans cette intelligence,
Temple
autrefois vivant, plein d'ordre et d'opulence,
Sous
les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le
silence et la nuit s'installèrent en lui,
Comme
dans un caveau dont la clef est perdue.
Dès
lors il fut semblable aux bêtes de la rue,
Et
, quand il s'en allait sans rien voir, à travers
Les
champs, sans distinguer les étés des hivers,
Sale
inutile et laid comme une chose usée,
Il
faisait des enfants la joie et la risée.
Châtiment de l'orgueil
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Ô muse de mon cœur, amante des palais,
Auras-tu
quand janvier lâchera ses Borées,
Durant
les noirs ennuis des neigeuses soirées,
Un
tison pour chauffer tes deux pieds violets ?

Ranimeras-tu
donc tes épaules marbrées
Aux
nocturnes rayons qui percent les volets ?
Sentant
ta bourse à sec autant que ton palais,
Récolteras-tu
l'or des voûtes azurées ?

Il
te faut, pour gagner ton pain de chaque soir,
Comme
un enfant de chœur, jouer de l'encensoir,
Chanter
des Te Deum auxquels tu ne crois guère,

Ou
, saltimbanque à jeun, étaler tes appas
Et
ton rire trempé de pleurs qu'on ne voit pas,
Pour
faire épanouir la rate du vulgaire.
La muse vénale
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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