Poème offre+pas - 5 Poèmes sur offre+pas


5 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : oeufrier oeufriers offert offrais offrait offre offres offreur offreurs offrir offrira offrirai offrirais offrirait offriras offris offrit offrît ophiure ophiures ophrys épais épaté épée épées épi épia épiai épiais ...


Je ne vous offre plus pour toutes mélodies
Que
des cris de révolte et des rimes hardies.
Oui !
Mais en m'écoutant si vous alliez pâlir ?
Si
, surpris des éclats de ma verve imprudente,
Vous
maudissez la voix énergique et stridente
Qui
vous aura fait tressaillir ?

Pourtant
, quand je m'élève à des notes pareilles,
Je
ne prétends blesser les cœurs ni les oreilles.
Même
les plus craintifs n'ont point à s'alarmer ;
L
'accent désespéré sans doute ici domine,
Mais
je n'ai pas tiré ces sons de ma poitrine
Pour
le plaisir de blasphémer.

Comment ?
la Liberté déchaîne ses colères ;
Partout
, contre l'effort des erreurs séculaires ;
La
Vérité combat pour s'ouvrir un chemin ;
Et
je ne prendrais pas parti de ce grand drame ?
Quoi !
ce cœur qui bat là, pour être un cœur de femme,
En
est-il moins un cœur humain ?

Est-ce
ma faute à moi si dans ces jours de fièvre
D
'ardentes questions se pressent sur ma lèvre ?
Si
votre Dieu surtout m'inspire des soupçons ?
Si
la Nature aussi prend des teintes funèbres,
Et
si j'ai de mon temps, le long de mes vertèbres,
Senti
courir tous les frissons ?

Jouet
depuis longtemps des vents et de la houle,
Mon
bâtiment fait eau de toutes parts ; il coule.
La
foudre seule encore à ses signaux répond.
Le
voyant en péril et loin de toute escale,
Au
lieu de m'enfermer tremblante à fond de cale,
J
'ai voulu monter sur le pont.

À
l'écart, mais debout, là, dans leur lit immense
J
'ai contemplé le jeu des vagues en démence.
Puis
, prévoyant bientôt le naufrage et la mort,
Au
risque d'encourir l'anathème ou le blâme,
À
deux mains j'ai saisi ce livre de mon âme,
Et
j'ai lancé par-dessus bord.

C
'est mon trésor unique, amassé page à page.
À
le laisser au fond d'une mer sans rivage
Disparaître
avec moi je n'ai pu consentir.
En
dépit du courant qui l'emporte ou l'entrave,
Qu
'il se soutienne donc et surnage en épave
Sur
ces flots qui vont m'engloutir !


Paris, 7 janvier 1874.


Mon Livre
Poèmes de Louise Ackermann

Citations de Louise Ackermann
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Quand mon esprit fringant, et pourtant aux abois,
A
tout le jour souffert de sa force prodigue,
L
'heure lasse du soir vient m'imposer son poids;
Merci
pour la fatigue!

Peut-être
que la peur, l'orgueil, l'ambition
Peuvent
, par leur angoisse aride et hors d'haleine,
Recouvrir
un instant ma triste passion;
Merci
pour l'autre peine!

Rétrécissant
sur toi le confus infini,
Je
ne situais plus que ton coeur dans l'espace;
Le
sombre oubli des nuits te rend ta juste place;
Le
sommeil soit béni!

Parfois
, abandonnée à ma hantise unique,
J
'ignore que le corps a ses humbles malheurs,
Mais
la souffrance alors m'aborde, ample et tragique;
Merci
pour la douleur!

N
'octroyant plus au temps ses bornes reposantes,
Tant
le désir rêveur m'offre ses océans,
Tu
me désapprenais la mort; elle est présente;
Merci
pour le néant...

Poème de l'amour
Poèmes de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles

Citations de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
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