Poème pur+quel - 20 Poèmes sur pur+quel


20 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : âpre âpres âpreté épair épairs épar épars épart épeire épeires épeura épeurai épeurais épeurait épeuras épeurât épeure épeuré épeurée épeurées épeurer épeurera épeurerai épeurerais épeurerait épeureras épeures épeurés épiaire ...


La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous
l'allons montrer tout à l'heure.
Un
Agneau se désaltérait
Dans
le courant d'une onde pure.
Un
Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et
que la faim en ces lieux attirait.
Qui
te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit
cet animal plein de rage :
Tu
seras châtié de ta témérité.
-
Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne
se mette pas en colère ;
Mais
plutôt qu'elle considère
Que
je me vas désaltérant
Dans
le courant,
Plus
de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et
que par conséquent, en aucune façon,
Je
ne puis troubler sa boisson.
-
Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et
je sais que de moi tu médis l'an passé.
-
Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit
l'Agneau, je tette encor ma mère.
-
Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
-
Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car
vous ne m'épargnez guère,
Vous
, vos bergers, et vos chiens.
On
me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus
, au fond des forêts
Le
Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans
autre forme de procès.
Le Loup et l'Agneau
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 760 votes


Un lièvre en son gîte songeait,
(Car que faire en un gîte, à moins que l'on ne songe ?) ;
Dans un profond ennui ce lièvre se plongeait :
Cet animal est triste, et la crainte le ronge,
" Les gens de naturel peureux
Sont, disait-il, bien malheureux.
Ils ne sauraient manger morceau qui leur profite,
Jamais un plaisir pur ; toujours assauts divers.
Voilà comme je vis : cette crainte maudite
M'empêche de dormir, sinon les yeux ouverts.
- Corrigez-vous, dira quelque sage cervelle.
- Et la peur se corrige-t-elle ?
Je crois même qu'en bonne foi
Les hommes ont peur comme moi. "
Ainsi raisonnait notre lièvre,
Et cependant faisait le guet.
Il était douteux, inquiet :
Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre.
Le mélancolique animal,
En rêvant à cette matière,
Entend un léger bruit : ce lui fut un signal
Pour s'enfuir devers sa tanière.
Il s'en alla passer sur le bord d'un étang.
Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes ;
Grenouilles de rentrer en leurs grottes profondes.
" Oh ! dit-il, j'en fais faire autant
Qu'on m'en fait faire ! Ma présence
Effraie aussi les gens ! je mets l'alarme au camp !
Et d'où me vient cette vaillance ?
Comment ? des animaux qui tremblent devant moi !
Je suis donc un foudre de guerre !
Il n'est, je le vois bien, si poltron sur la terre
Qui ne puisse trouver un plus poltron que soi. "
Le Lièvre et les Grenouilles
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poème
| Envoyer à un ami | Voter pour ce poème | 828 votes