Poème sur+pieu - 6 Poèmes sur sur+pieu
6 poèmes
Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : Sard sari saris saros sarrau sarraus saur saura saurai saurais saurait sauras saurât saure sauré saurée saurées saurer saurera saurerai saurerais saurerait saureras saures saurés sauri saurie sauries saurir ...
Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmeIl n'est pas un instant où près de toi couchée
Dans la tombe ouverte d'un lit,
Je n'évoque le jour où ton âme arrachée
Livrera ton corps à l'oubli. [...]
Quand ma main sur ton coeur pieusement écoute
S'apaiser le feu du combat,
Et que ton sang reprend paisiblement sa route,
Et que tu respires plus bas,
Quand, lassés de l'immense et mouvante folie
Qui rend les esprits dévorants,
Nous gisons, rapprochés par la langueur qui lie
Le veilleur las et le mourant,
Je songe qu'il serait juste, propice et tendre
D'expirer dans ce calme instant
Où, soi-même, on ne peut rien sentir, rien entendre
Que la paix de son coeur content.
Ainsi l'on nous mettrait ensemble dans la terre,
Où, seule, j'eus si peur d'aller ;
La tombe me serait un moins sombre mystère
Que vivre seule et t'appeler.
Et je me réjouirais d'être un repas funèbre
Et d'héberger la mort qui se nourrit de nous,
Si je sentais encor, dans ce lit des ténèbres,
L'emmêlement de nos genoux...
Poème de l'amour
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Plus sur ce poème | Commenter le poème | Imprimer le poèmePour lui prouver que je l’aime plus que moi-même,
Je donnerai mes yeux à la femme que j’aime.
Je lui dirai d’un ton humble, tendre et joyeux :
Ma très chère, voici l’offrande de mes yeux.
Je te donnerai mes yeux qui virent tant de choses.
Tant de couchants et tant de mers et tant de roses.
Ces yeux, qui furent miens, se posèrent jadis
Sur le terrible autel de l’antique Eleusis,
Sur Séville aux beautés pieuses et profanes,
Sur la lente Arabie avec ses caravanes.
J’ai vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs
Mortes, parmi les chants et les lourdes odeurs.
Venise qui pâlit, Dogaresse mourante,
Et Florence qui fut la maîtresse de Dante.
J’ai vu l’Hellade où pleure un écho de syrinx,
Et l’Egypte accroupie en face du grand Sphinx,
J’ai vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,
Ces lourds vergers qui sont l’orgueil de Mytilène.
J’ai vu des îles d’or aux temples parfumés,
Et ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés.
Au hasard des climats, des courants et des zones,
J’ai vu la Chine même avec ses faces jaunes…
J’ai vu les îles d’or où l’air se fait plus doux,
Et les étangs sacrés près des temples hindous,
Ces temples où survit l’inutile sagesse…
Je te donne tout ce que j’ai vu, ma maîtresse !
Je reviens, t’apportant mes ciels gris ou joyeux.
Toi que j’aime, voici l’offrande de mes yeux.
L’offrande
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