Poème belle+saison - 2 Poèmes sur belle+saison


2 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : babil babilla babillai babillais babillait babillas babillât babille babillé babilles babils babiole babioles bail bailla bâilla baillai bâillai baillais bâillais baillait bâillait baillas bâillas baillât bâillât baille baillé bâille ...


Un homme de moyen âge,
Et tirant sur le grison,
Jugea qu'il était saison
De songer au mariage.
Il avait du comptant,
Et partant
De quoi choisir ; toutes voulaient lui plaire :
En quoi notre amoureux ne se pressait pas tant ;
Bien adresser n'est pas petit affaire.
Deux veuves sur son cœur eurent le plus de part :
L'une encore verte, et l'autre un peu bien mûre,
Mais qui réparait par son art
Ce qu'avait détruit la nature.
Ces deux veuves, en badinant,
En riant, en lui faisant fête,
L'allaient quelquefois testonnant,
C'est-à-dire ajustant sa tête.
La vieille, à tous moments, de sa part emportait
Un peu du poil noir qui restait,
Afin que son amant en fût plus à sa guise.
La jeune saccageait les poils blancs à son tour.
Toutes deux firent tant, que notre tête grise
Demeura sans cheveux, et se douta du tour.
" Je vous rends leur dit-il, mille grâces, les belles,
Qui m'avez si bien tondu :
J'ai plus gagné que perdu ;
Car d'hymen point de nouvelles.
Celle que je prendrais voudrait qu'à sa façon
Je vécusse, et non à la mienne.
Il n'est tête chauve qui tienne :
Je vous suis obligé, belles, de la leçon.
L'Homme entre deux âges, et ses deux Maîtresses
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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Comme une belle fleur assise entre les fleurs,
Mainte
herbe vous cueillez en la saison plus tendre
Pour
me les envoyer, et pour soigneuse apprendre
Leurs
noms et qualités, espèces et valeurs.

Était-ce
point afin de guérir mes douleurs,
Ou
de faire ma plaie amoureuse reprendre ?
Ou
bien, s’il vous plaisait par charmes entreprendre
D’ensorceler
mon mal, mes flammes et mes pleurs ?

Certes
je crois que non : nulle herbe n’est maîtresse
Contre
le coup d’Amour envieilli par le temps.
C’était
pour m’enseigner qu’il faut dès la jeunesse,

Comme
d’un usufruit, prendre son passe-temps :
Que
pas à pas nous suit l’importune vieillesse,
Et
qu’Amour et les fleurs ne durent qu’un Printemps.
Comme une belle fleur assise entre les fleurs
Poèmes de Pierre de Ronsard

Citations de Pierre de Ronsard
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