Poème clair+obscur - 13 Poèmes sur clair+obscur


13 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : celer cèlera cèlerai cèlerais cèlerait cèleras céleri céleris célérité cellérier cellérière cellérières cellériers cellier celliers ciliaire ciliaires ciller cillera cillerai cillerais cillerait cilleras clair Claire claire claires clairet clairière ...


Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au
coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je
promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont
le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici
, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il
serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
, le lac immobile étend ses eaux dormantes
l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au
sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le
crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et
le char vaporeux de la reine des ombres
Monte
, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant
, s'élançant de la flèche gothique,
Un
son religieux se répand dans les airs,
Le
voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux
derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais
à ces doux tableaux mon âme indifférente
N
'éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je
contemple la terre ainsi qu'une ombre errante :
Le
soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De
colline en colline en vain portant ma vue,
Du
sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je
parcours tous les points de l'immense étendue,
Et
je dis : « Nulle part le bonheur ne m'attend. »

Que
me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains
objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves
, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un
seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Que
le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D
'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En
un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu
'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

Quand
je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes
yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je
ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
Je
ne demande rien à l'immense univers.

Mais
peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux
le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si
je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce
que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

, je m'enivrerais à la source j'aspire ;
, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et
ce bien idéal que toute âme désire,
Et
qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que
ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague
objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur
la terre d'exil pourquoi restè-je encore ?
Il
n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand
la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le
vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et
moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi
comme elle, orageux aquilons !
L'isolement
Poèmes de Alphonse de Lamartine

Citations de Alphonse de Lamartine
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Sois soumis, mon chagrin, puis dans ton coin sois sourd.
Tu
la voulais la nuit, la voilà, la voici :
Un
air tout obscurci a chu sur nos faubourgs,
Ici
portant la paix, là-bas donnant souci.
Tandis
qu'un vil magma d'humains, oh, trop banals,
Sous
l'aiguillon Plaisir, guillotin sans amour,
Va
puisant son poison aux puants carnavals,
Mon
chagrin, saisis-moi la main; là, pour toujours,

Loin
d'ici. Vois s'offrir sur un balcon d'oubli,
Aux
habits pourrissants, nos ans qui sont partis;
Surgir
du fond marin un guignon souriant;

Apollon
moribond s'assoupir sous un arc,
Puis
ainsi qu'un drap noir traînant au clair ponant,
Ouïs
, Amour, ouïs la Nuit qui sourd du parc.

Sois soumis, mon chagrin
Poèmes de Georges Perec

Citations de Georges Perec
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