Poème colere+sont - 11 Poèmes sur colere+sont


11 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : cagoulard cailler caillera caillerai caillerais caillerait cailleras caler calera calerai calerais calerait caleras calier caliers calorie calories coaguler coagulera coagulerai coagulerais coagulerait coaguleras colère colères coller collera collerai collerais ...


Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller
de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais
où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme
l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;

Léonard
de Vinci, miroir profond et sombre,
des anges charmants, avec un doux souris
Tout
chargé de mystère, apparaissent à l'ombre
Des
glaciers et des pins qui ferment leur pays ;

Rembrandt
, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et
d'un grand crucifix décoré seulement,
la prière en pleurs s'exhale des ordures,
Et
d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;

Michel-Ange
, lieu vague où l'on voit des hercules
Se
mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des
fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent
leur suaire en étirant leurs doigts ;

Colères
de boxeur, impudences de faune,
Toi
qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand
cœur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune,
Puget
, mélancolique empereur des forçats ;

Watteau
, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme
des papillons, errent en flamboyant,
Décors
frais et légers éclairés par des lustres
Qui
versent la folie à ce bal tournoyant ;

Goya
, cauchemar plein de choses inconnues,
De
fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
De
vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
Pour
tenter les démons ajustant bien leurs bas ;

Delacroix
, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé
par un bois de sapins toujours vert,
sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent
, comme un soupir étouffé de Weber ;

Ces
malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces
extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont
un écho redit par mille labyrinthes ;
C
'est pour les cœurs mortels un divin opium !

C
'est un cri répété par mille sentinelles,
Un
ordre renvoyé par mille porte-voix ;
C
'est un phare allumé sur mille citadelles,
Un
appel de chasseurs perdus dans les grands bois !

Car
c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que
nous puissions donner de notre dignité
Que
cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et
vient mourir au bord de votre éternité !
Les Phares
Poèmes de Charles Baudelaire

Citations de Charles Baudelaire
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Le paon se plaignait à Junon.
" Déesse, disait-il, ce n'est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure :
Le chant dont vous m'avez fait don
Déplaît à toute la nature ;
Au lieu qu'un rossignol, chétive créature,
Forme des sons aussi doux qu'éclatants,
Est lui seul l'honneur du printemps.
Junon répondit en colère :
" Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d'envier la voix du rossignol,
Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ;
Qui te panades, qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
La boutique d'un lapidaire ?
Est-il quelque oiseau sous les cieux
Plus que toi capable de plaire ?
Tout animal n'a pas toutes propriétés.
Nous vous avons donné diverses qualités :
Les uns ont la grandeur et la force en partage ;
Le faucon est léger, l'aigle plein de courage ;
Le corbeau sert pour le présage ;
La corneille avertit des malheurs à venir ;

Tous
sont contents de leur ramage.
Cesse donc de te plaindre ; ou bien, pour te punir,
Je t'ôterai ton plumage. "
Le Paon se plaignant à Junon
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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