Poème l+homme+jamais - 34 Poèmes sur l+homme+jamais


34 poèmes


Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : éléis élidé élis élit élu éludé élue élues élus élut élût hâla hâlai hâlais hâlait hâlas hâlât hâle hâlé hâlée hâlées hâles hâlés héla hélai hélais hélait hélas hélât ...


Autrefois on vouait un saint culte au grand âge.
Quand
sur le sol tremblaient les autels chancelants,
Un
seul restait debout au milieu de l'orage,
L'autel des cheveux blancs.

La
vieillesse toujours, et dans Rome et dans Sparte,
Fut
l'arbitre des lois et du gouvernement.
Le
respect des vieillards de toute ancienne charte
Etait le fondement.

Les
jeunes gens couraient près d'une tête blanche,
Qu
'il était beau ce nœud qui, toujours enlacé,
Liait
le front adulte au front que le temps penche,
Le présent au passé !

Hélas
! elle n'est plus, cette ère de foi sainte !
La
vieillesse a perdu son antique pavois.
Elle
a suivi les Dieux : sa latrie est éteinte
Dans les mœurs, dans les lois.

En
notre âge pervers, pour la jeune moustache
On
a plus de respect que pour les blancs cheveux.
Le
vieillard-aujourd'hui n'est plus qu'une ganache,
Un radoteur, un vieux.

Mais
ce n'est point assez qu'on lance l’anathème,
De
nos jours, au vieillard autrefois vénéré.
Le
siècle peut montrer un vieillard... ô blasphème !
Fraîchement décoré !!!

Décoré
! c'est passer les bornes de l'insulte.
Décorer
un vieillard ! Un homme infirme encore !
C
'est digne d'un pouvoir qui garde pour tout culte
Le culte du Veau d'or.

N
'as-tu donc tant vécu que pour cette avanie ?
La
croix, ô Montlosier, la croix ! affreux malheur !
C
'est un lourd cauchemar qui, dans ton insomnie,
Pèsera sur ton cœur !

A
quoi donc t'ont servi les nombreuses pituites
Et
l'honneur amassés depuis quatre-vingts ans ?
Et
tes anciens combats contre les noirs jésuites,
Et tes patois récents ?

Quand
des petits journaux la lanière te blesse,
Le
pouvoir, te laissant dans un triste abandon,
Tare
grotesquement ta robe de vieillesse
De son rouge cordon.

C’est
montrer peu d'égards pour ta noble perruque.
Le
régime qu'on voit, de ton âge envieux,
Traiter
si lestement ta poitrine caduque,
Ne sera jamais vieux.

Toi
qui portes si bien le poids de ton grand âge,
Puisse-tu
, retrouvant ta primitive ardeur,
Avec
la même force et le même courage
Porter ta croix d'honneur !
La vieillesse
Poèmes de Agénor Altaroche

Citations de Agénor Altaroche
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O mon très cher amour, toi mon œuvre et que j'aime,
A jamais j'allumai le feu de ton regard,
Je t'aime comme j'aime une belle œuvre d'art,
Une noble statue, un magique poème.

Tu seras, mon aimée, un témoin de moi-même.
Je te crée à jamais pour qu'après mon départ,
Tu transmettes mon nom aux hommes en retard
Toi, la vie et l'amour, ma gloire et mon emblème;

Et je suis soucieux de ta grande beauté
Bien plus que tu ne peux toi-même en être fière:
C'est moi qui l'ai conçue et faite toute entière.

Ainsi, belle œuvre d'art, nos amours ont été
Et seront l'ornement du ciel et de la terre,
O toi, ma créature et ma divinité !
Per te praesentit aruspex
Poèmes de Guillaume Apollinaire

Citations de Guillaume Apollinaire
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