Poème figure - 4 Poèmes sur figure
4 poèmes
Phonétique (Cliquez pour la liste complète) : fakir fakirs faucard faucardé ficaire ficaires figaro figaros figuerie figueries figuier figuiers figura figurai figurais figurait figuras figurât figure figuré figurée figurées figurer figurera figurerai figurerais figurerait figureras figures ...
Mon amour pour avoir figuré mes désirs de Eugène Emile Paul Grindel, dit Paul Eluard
Mon amour pour avoir figuré mes désirs
Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre
Tes baisers dans la nuit vivante
Et le sillage des tes bras autour de moi
Comme une flamme en signe de conquête
Mes rêves sont au monde
Clairs et perpétuels.
Et quand tu n’es pas là
Je rêve que je dors je rêve que je rêve.
La Chatte métamorphosée en Femme de Jean de La Fontaine
Un homme chérissait éperdument sa chatte ;
Il la trouvait mignonne, et belle, et délicate,
Qui miaulait d'un ton fort doux :
Il était plus fou que les fous.
Cet homme donc, par prières, par larmes,
Par sortilèges et par charmes,
Fait tant qu'il obtient du destin
Que sa chatte, en un beau matin,
Devient femme ; et le matin même,
Maître sot en fait sa moitié.
Le voilà fou d'amour extrême,
De fou qu'il était d'amitié.
Jamais la dame la plus belle
Ne charma tant son favori
Que fait cette épouse nouvelle
Son hypocondre de mari.
Il l'amadoue ; elle le flatte :
Il n'y trouve plus rien de chatte ;
Et, poussant l'erreur jusqu'au bout,
La croit femme en tout et partout :
Un soir quelques souris qui rongeaient de la natte
Troublèrent le plaisir des nouveaux mariés.
Aussitôt la femme est sur pieds.
Elle manqua son aventure.
Souris de revenir femme d'être en posture :
Pour cette fois elle accourut à point ;
Car ayant changé de figure,
Les souris ne la craignaient point.
Ce lui fut toujours une amorce,
Tant le naturel a de force.
Il se moque de tout, certain âge accompli.
Le vase est imbibé, l'étoffe a pris son pli.
En vain de son train ordinaire
On le veut désaccoutumer :
Quelque chose qu'on puisse faire,
On ne saurait le réformer.
Coups de fourche ni d'étrivières
Ne lui font changer de manières ;
Et fussiez-vous embâtonnés,
Jamais vous n'en serez les maîtres.
Qu'on lui ferme la porte au nez,
Il reviendra par les fenêtres.
Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
J'ai puissamment goûté l'orgueil
D'avoir reçu de la nature
L'éclat bondissant d'un bel oeil,
Archer double de la figure;
J'ai souvent, devant des miroirs,
Ressenti la force contente
De m'arrêter, d'apercevoir
Une héroïne palpitante;
Mais combien faible est la valeur
D'un visage pur et vainqueur,
Alors que je t'offre un tel coeur !
Le Vin perdu de Paul Valéry
J'ai, quelque jour, dans l'Océan,
Mais je ne sais plus sous quel cieux
Jeté, comme offrande au néant,
Tout un peu de vin précieux...
Qui voulut ta perte, ô liqueur ?
J'obéis peut-être au devin ?
Peut-être au souci de mon coeur,
Songeant au sang, versant le vin ?
Sa transparence accoutumée
Après une rose fumée
Reprit aussi pure la mer...
Perdu ce vin, ivres les ondes !...
J'ai vu bondir dans l'air amer
Les figures les plus profondes...
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