Poème Mignon - 4 Poèmes sur Mignon


4 poèmes


Phonétique : hémogénie hémogénies magna magnai magnaient magnais magnait magnant magnas magnat magnât magne magné magnée magnées magnent magnes magnés magnions magnons Magnus mignon mignons mignoté moignon moignons


Un homme chérissait éperdument sa chatte ;
Il la trouvait mignonne, et belle, et délicate,
Qui miaulait d'un ton fort doux :
Il était plus fou que les fous.
Cet homme donc, par prières, par larmes,
Par sortilèges et par charmes,
Fait tant qu'il obtient du destin
Que sa chatte, en un beau matin,
Devient femme ; et le matin même,
Maître sot en fait sa moitié.
Le voilà fou d'amour extrême,
De fou qu'il était d'amitié.
Jamais la dame la plus belle
Ne charma tant son favori
Que fait cette épouse nouvelle
Son hypocondre de mari.
Il l'amadoue ; elle le flatte :
Il n'y trouve plus rien de chatte ;
Et, poussant l'erreur jusqu'au bout,
La croit femme en tout et partout :
Un soir quelques souris qui rongeaient de la natte
Troublèrent le plaisir des nouveaux mariés.
Aussitôt la femme est sur pieds.
Elle manqua son aventure.
Souris de revenir femme d'être en posture :
Pour cette fois elle accourut à point ;
Car ayant changé de figure,
Les souris ne la craignaient point.
Ce lui fut toujours une amorce,
Tant le naturel a de force.
Il se moque de tout, certain âge accompli.
Le vase est imbibé, l'étoffe a pris son pli.
En vain de son train ordinaire
On le veut désaccoutumer :
Quelque chose qu'on puisse faire,
On ne saurait le réformer.
Coups de fourche ni d'étrivières
Ne lui font changer de manières ;
Et fussiez-vous embâtonnés,
Jamais vous n'en serez les maîtres.
Qu'on lui ferme la porte au nez,
Il reviendra par les fenêtres.
La Chatte métamorphosée en Femme
Poèmes de Jean de La Fontaine

Citations de Jean de La Fontaine
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A Cassandre

Mignonne
, allons voir si la rose
Qui
ce matin avoit desclose
Sa
robe de pourpre au Soleil,
A
point perdu ceste vesprée
Les
plis de sa robe pourprée,
Et
son teint au vostre pareil.

Las
! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne
, elle a dessus la place
Las
! las ses beautez laissé cheoir !
Ô
vrayment marastre Nature,
Puis
qu'une telle fleur ne dure
Que
du matin jusques au soir !

Donc
, si vous me croyez, mignonne,
Tandis
que vostre âge fleuronne
En
sa plus verte nouveauté,
Cueillez
, cueillez vostre jeunesse :
Comme
à ceste fleur la vieillesse
Fera
ternir vostre beauté.
Mignonne, allons voir si la rose
Poèmes de Pierre de Ronsard

Citations de Pierre de Ronsard
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