Poème Accepte - 7 Poèmes sur Accepte
7 poèmes
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Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Ami parmi tous les amis,
De quoi voudrions-nous nous plaindre ?
Aucun destin n'est compromis
Si l'amitié n'a pu s'éteindre.
Tu penses que seuls les amants,
Par la hâte et par les délices,
Ignorent le dolent supplice
De l'immense désoeuvrement;
Crois-tu que les corps et les bouches
Rendent le bonheur plus entier ?
La passion, dès qu'on y touche
Et qu'on l'observe, fait pitié !
- Accepte d'un coeur moins farouche
La tristesse de l'amitié...
Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
L'orgueil est l'ennemi constant
De l'amour et de ses largesses;
Fort comme la vie, il attend
Que l'on retourne à sa noblesse.
Il veille sur tout l'abandon,
Sur tout le divin esclavage;
Il n'accorde pas son pardon
Au clair flamboiement des visages,
- Aux visages lavés de pleurs,
À ces larmes froides et rondes
Qui ne sont pas de la douleur,
Mais l'éblouissement du monde !
- Certes, il est dur de quitter
Cet orgueil prudent, fort et triste,
Qui, repoussant la volupté,
Fait croire à l'âme qu'elle existe;
Mais à cause de cet effort
Par qui tout l'être se surmonte,
Par ce consentement de mort,
Il est beau d'accepter la honte.
- Je voudrais ne plus rien tenir
Que de ton affable puissance,
Ne respirer, ne me nourrir
Qu'au doux gré de ta complaisance.
Qu'il serait bon, ce dénuement,
Au coeur royal que l'on détrône,
Et qui vécut trop fièrement !
- Être sans pain, sans vêtement,
Et dans un tendre abaissement
En recevoir de toi l'aumône...
Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
La pluie est cette nuit d'été
En marche à travers le feuillage;
On perçoit son léger tapage
Pointu, dansant et velouté.
- Mon coeur rêve avec fixité,
Et déborde de ton image!
J'entends, sur mon balcon étroit,
Tomber par groupe deux et trois
De ces belles larmes timides.
- Ainsi rouleraient de mes yeux
Des perles de cristal humide,
Si soudain bon, silencieux,
Dissipant la vive tristesse
Que me causent l'âme et le corps,
Tu me livrais avec paresse
(Car j'accepte tes maladresses,
Ô toi pour qui tout est effort !)
Ce baiser par quoi je m'endors...
Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Le désir triomphal, en son commencement,
Exige toutes les aisances;
Il ignore le temps, le sort, l'atermoiement;
Il exulte, il chante, il s'avance !
On serait stupéfait et transi de savoir,
Aux instants où l'amour débute,
Combien seront soudain précaires l'abreuvoir,
Le dur pain et la pauvre hutte !
Le coeur éclaterait comme d'un son du cor
S'il entrevoyait dans l'espace
Tant de honte acceptée humblement, pour qu'un corps
Ne nous prive pas de sa grâce...
Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Peut-être faut-il accepter,
Dans la détresse de l'amour,
Ces grandes douleurs sans contours
Pareilles à la sainteté.
- Je ne veux pas que l'on retire
À mon coeur, sans autre habitude
Désormais que ce doux martyre,
L'affligeante béatitude !
Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Quand je suis ivre de tourment,
Gisant malade au fond du gouffre,
Je ne me meurs pas faiblement,
C’est par ma force que je souffre.
Par tant de force, et par l’essai
De calmer l’âme belliqueuse !
Qui peut comprendre cet excès ?
La douleur, c'est ce que l’on sait,
La douleur n'est pas partageuse.
Elle est notre savoir secret,
Notre silence, quoi qu'on fasse;
Si nos cris remplissaient l’espace,
Personne encore ne saurait;
La douleur, c'est le point de rage
Où le sort le plus redouté
Vient défier notre courage
La douleur, c'est la volonté,
La volonté des coeurs sans bornes,
Bondissants comme des taureaux,
Qui, le front dur, le regard morne,
L'épée ancrée entre les cornes,
Sont étonnés de souffrir trop !
- Ô volonté simple et féroce,
Que tout méprise et veut dompter,
Toi qui connais la gloire atroce
De ne pouvoir pas accepter,
C'est toi l'horreur et la noblesse
Du désir qui, triste, assagi,
Ne saigne plus quand tout le blesse,
Et qui se tait quand il rugit !
Poème de l'amour de Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
Tu m'enchantes, je te supporte;
Songe combien ce mot est doux !
J'abdique quand je deviens nous,
J'accepte d'être cette morte;
Ton charme, moins doux que tes torts,
A dispersé ma solitude;
C'est te préférer à mon sort,
À ma vie, à son amplitude,
Que de constater sans remords.
Ce suave et secret accord
Par qui tout l'univers s'élude...
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